Réforme des retraites : “On prendra nos responsabilités”, le gouvernement menace de réquisitionner les raffineurs en grève

Une nouvelle journée de mobilisation est prévue ce samedi partout en France, après l’activation jeudi de l’article 49.3 sur la réforme des retraites. Dans les raffineries et dépôts de TotalEnergies, plus d’un tiers des salariés sont en grève. Le gouvernement a laissé entendre qu’il pourrait procéder à des réquisitions en cas de mise à l’arrêt de raffineries.

Après le dépôt vendredi de deux motions de censure en réponse au recours à l’article 49.3 par le gouvernement, des rassemblements sont attendus partout en France contre la réforme des retraites ce samedi 18 mars. Alors que le mouvement de contestation semble prendre une autre forme, à l’image des rassemblements jeudi et vendredi soir dans plusieurs grandes villes de France, les syndicats veulent durcir le ton.

Et le secteur de l’énergie est particulièrement ciblé. Environ 37% des effectifs opérationnels des raffineries et dépôts de TotalEnergies en France étaient en grève samedi matin, a dit à Reuters un porte-parole du groupe pétrolier. Le mouvement de grève dans les raffineries pour protester contre le projet gouvernemental de réforme des retraites dure depuis la semaine du 6 mars. L’appel des syndicats à le prolonger de dix jours fait à nouveau planer un risque la semaine prochaine sur les approvisionnements du pays en carburant.

Les grévistes dans les raffineries bientôt réquisitionnées ?

Interrogé à ce sujet, le ministre de l’Industrie a répondu:On a montré à l’automne qu’on savait prendre là encore nos responsabilités, on les prendra”, en référence aux réquisitions alors prises pour débloquer des sites pétroliers lors de grèves pour les salaires. “On ne va pas laisser 65 millions de Françaises et de Français et un pays ensemble bloqués par quelques dizaines d’individus. Donc, la grève, […] c’est évidemment un droit inaliénable, mais le blocage de quelques individus d’un pays […], ce n’est pas possible“, a ajouté Roland Lescure au micro de France Info.

Au moins deux raffineries, celle de PetroIneos à Lavéra (Bouches-du-Rhône) et la raffinerie de Normandie de TotalEnergies à Gonfreville-l’Orcher (Manche), pourraient être mises à l’arrêt à compter de ce weekend et au plus tard lundi, selon la CGT. Jusqu’à présent, les grévistes s’étaient contentés de bloquer les expéditions de carburant, mais les raffineries continuaient à produire. 

Risque de pénurie d’essence ? “Non”, car “la plupart des stations-service de France et de Navarre ont de l’essence” et “on ne va pas laisser 65 millions de Françaises et de Français et un pays bloqué par quelques dizaines d’individus”, lance Roland Lescure. pic.twitter.com/Td3pgRQ5PX

— franceinfo (@franceinfo) March 18, 2023

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