Olivia Grégoire, VRP du bon vouloir de la grande distribution

Seule femme sur les photos, lundi 6 mars, lorsque Bruno Le Maire a annoncé à la presse, entouré des grands patrons de la distribution, un accord pour que ces derniers « proposent des prix les plus bas possible pendant un trimestre », Olivia Grégoire s’est ensuite chargée de faire le tour des médias pour défendre le dispositif censé juguler l’inflation. Invitée sur RTL le jour même, la ministre des PME l’a qualifié d’« inédit » car « c’est la première fois que toutes les enseignes, de façon collective, s’engagent non pas pendant deux, trois ou quatre jours, mais pendant trois mois jusqu’au 15 juin ». Elle assure même que « les consommateurs pourront identifier dans l’ensemble des rayons des supermarchés des produits avec écrit dessus “trimestre anti-inflation” »…

Pas de quoi convaincre les associations de consommateurs. Trois d’entre elles, l’UFC-Que choisir, Familles rurales et la CLCV, ont écrit à Élisabeth Borne, fustigeant un accord qui « se contente de s’en remettre à la bonne volonté de la grande distribution pour qu’elle limite ses marges ou prétende le faire à travers des opérations purement marketing », et surtout réclamant la suspension d’une disposition de la loi Egalim qui garantit aux supermarchés une marge minimale de 10 % sur les produits alimentaires. Cette mesure censée protéger les revenus des agriculteurs « ne semble avoir que très partiellement atteint son objectif », selon des travaux parlementaires, tandis que la commission des Affaires économiques du Sénat a estimé son coût à 600 millions d’euros pour les consommateurs.

Difficile de croire que cette proposition retiendra l’attention de l’exécutif. D’ailleurs, pas plus tard que le 7 mars, lors d’un rendez-vous organisé à Bercy avec une association de journalistes économiques, Olivia Grégoire affichait les priorités de son action. « L’objectif est que l’administration se mette au service des entreprises et tente autant que possible de déblayer la route pour qu’elles puissent performer », a-t-elle résumé. De là à offrir un pont d’or aux plus grosses d’entre elles…

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