Élèves qui ne mangent pas à leur faim: impossible de faire des mathématiques le ventre vide

Apprendre à lire ou à faire des additions est un défi pratiquement insurmontable pour un enfant qui n’a pas mangé à sa faim, assurent des experts.  

« Ça relève du sens commun qu’un enfant qui a bien mangé le matin, ça aura un impact sur sa journée », réagit Égide Royer, psychologue et professeur à l’Université Laval, spécialisé dans la réussite scolaire.  

« N’importe qui qui a faim aura de la difficulté à se concentrer sur des tâches », dit Marie-Ève Dubois, neuro­psychologue.  

A-t-il faim ?  

Difficultés en lecture, pénurie de spécialistes, décrochage scolaire: la réussite scolaire au Québec fait l’objet de toutes sortes d’analyses au quotidien pour trouver des pistes de solution.  

Or, la réalité des élèves qui ne mangent pas à leur faim est rarement évoquée dans une perspective de réussite scolaire. Pourtant, la liste des comportements problématiques liés à la faim est très longue, constatent les professionnels.  

« La concentration n’est pas là, la tolérance, le vivre-ensemble, ils n’ont pas de patience, constate une enseignante de quatrième année de Rivière-du-Loup. C’est le fléau de la gestion des émotions. Tu n’endures personne. Ça fait des conflits dans la cour d’école. »  

« Quand tu te demandes d’où va venir le prochain repas, t’as un malaise physique associé à ça. Ce n’est pas possible d’être disponible pour apprendre », constate aussi Julie St-Jean, directrice de l’école primaire Édouard-Laurin, à Montréal.  

Selon Mme Dubois, l’impact de la faim sur les apprentissages se fait surtout sentir sur la lecture et l’arithmétique.  

Plus de glucose  

« Le cerveau des enfants utilise plus de glucose que celui des adultes. Un enfant qui n’a pas de nourriture dans le ventre, ça affecte sa capacité à faire des apprentissages. » 

Elle souligne d’ailleurs que la collation du matin est très importante pour les enfants. Évidemment, un élève qui ne réussit pas à l’école est plus à risque de décrochage scolaire.  

« Un moment donné, il finit par se décourager. Dans un contexte peu favorable, ça a un impact sur la motivation indirectement », dit Mme Dubois. 

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