Séisme en Turquie: «Je me suis mis en mode instinct animal», dit un étudiant français
Augustin Théodore Debsi, étudiant français en Turquie, a rejoint la France à la suite du tremblement de terre qui a fait près de 24 000 morts.
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«J’étais endormi, la terre a tremblé vers 4 h du matin, et les secousses m’ont en fait réveillé parce qu’elles étaient extrêmement violentes. A ce moment-là, j’ai pas du tout compris ce qui se passait, je me suis mis en mode instinct animal, c’est-à-dire qu’il y un danger et qu’il faut survivre», a-t-il confié au micro de Philippe-Vincent Foisy, à QUB radio.
Il est resté coincé dans sa chambre avant de pouvoir sortir une fois le séisme passé, puisque les dégâts causés au bâtiment empêchaient l’ouverture des portes.
«Au début, je pensais que la destruction n’avait touché que la maison. […] C’est en sortant et en allant sur la grande rue que j’ai vu le spectacle macabre, que la ville était détruite. Et forcément, à ce moment-là, on se demande que faire, ou aller, sans rien», a-t-il raconté.
L’étudiant a ensuite rencontré un Anglais dans la rue qui l’a motivé à partir. Grâce à lui, il a pu récupérer ses affaires et ses papiers, son ordinateur, ses livres et des bijoux de famille.
«En sortant j’étais dans un état de sidération complète, c’est-à-dire que tout autour de moi, tout était quasiment détruit, les gens étaient soit en train de pleurer, soit étaient blessés, soit étaient en train de hurler parce qu’ils avaient tout perdu», a-t-il détaillé.
«Il y a un détachement. On regarde ça et on est uniquement spectateur de cette scène terrible, on n’arrive pas à sentir d’émotions parce qu’on se sent vide, on ne comprend pas pourquoi ça nous est arrivé», a affirmé M. Théodore Debsi.
L’étudiant a perdu certains de ses proches, et demeure sans nouvelles d’autres.
Il raconte que les Turcs de France se sont mobilisés et ont réalisés des collectes pour aider les victimes.
«Étant donné que c’est quelque chose de bien qui se passait, j’ai laissé les choses se faire dans leurs mains, et j’essayais de me reconstruire moi-même de mon côté en me disant que des gens prenaient en charge les gens qui étaient restés là-bas», a-t-il ajouté.