Les États-Unis abattent un “objet” volant au-dessus de l’Alaska
Le Pentagone a abattu, vendredi 10 février, un objet non identifié au-dessus des eaux gelées de l’Alaska sur ordre du président Joe Biden, ont fait savoir des responsables américains.
John Kirby, porte-parole de la Maison-Blanche, a confirmé l’incident lors d’une conférence de presse vendredi. Il survient moins d’une semaine après l’abattage par un avion de chasse américain d’un ballon espion chinois au-dessus de l’Atlantique, rappelle le New York Times.
Les responsables américains ont déclaré qu’ils ne pouvaient pas immédiatement confirmer ou infirmer qu’il s’agissait d’un ballon, mais ont indiqué que l’objet se déplaçait à une altitude d’environ 12 000 mètres, qui en faisait une menace potentielle pour les avions civils.
M. Biden a ordonné l’abattage de l’objet non identifié près de l’Alaska “par excès de prudence”, a dit M. Kirby.
“C’est un succès”, a déclaré M. Biden vendredi à des journalistes, au sujet de l’opération militaire visant à abattre l’objet, comme le rapporte USA Today.
Risque de “rupture des relations” avec Pékin
Les États-Unis vont s’efforcer de récupérer les débris, a ajouté M. Kirby. Il a précisé que l’objet avait “à peu près la taille d’une petite voiture”. Soit une taille bien moindre que celle du ballon espion abattu le 4 février, “qui avait une charge utile de la taille de plusieurs bus”, note le New York Times.
Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a écrit sur Twitter qu’il avait été informé de l’affaire et qu’il soutenait la décision de M. Biden.
La provenance de l’objet n’était pas encore claire vendredi, qu’il s’agisse “d’une puissance adverse ou d’une opération commerciale ou de recherche qui s’est égarée”, selon un responsable cité par le New York Times.
L’objet avait survolé des terres en Alaska avant son abattage par un avion de l’armée américaine. M. Kirby a déclaré que les pilotes avaient auparavant confirmé que personne ne se trouvait à bord.
S’il s’avérait qu’il s’agit bien d’un autre appareil de surveillance chinois, “cette révélation pourrait rompre des relations déjà tendues avec le principal adversaire des États-Unis”, commente USA Today.
Washington ajoute six entreprises chinoises à sa liste noire
Si tel était le cas, analyse pour sa part Michael P. Mulroy, un ancien fonctionnaire du Pentagone interrogé par le New York Times, “cela indiquerait que la Chine est soit incompétente dans l’exploitation de ces plates-formes, soit susceptible de provoquer délibérément les États-Unis”. “Il est également important pour les États-Unis et la Chine de maintenir des communications directes dans des moments comme celui-ci. Surtout entre les armées”, estime cet expert.
La découverte, fin janvier, du ballon espion chinois qui a traversé la partie continentale des États-Unis pendant plusieurs jours “a ravivé les tensions entre Washington et Pékin et a suscité des critiques à l’encontre de M. Biden de la part des législateurs républicains”, retrace le Wall Street Journal. Certains membres du GOP ont déclaré que l’administration Biden aurait dû abattre le ballon plus tôt.
Le quotidien relève que plus tard vendredi, les États-Unis ont ajouté six entreprises chinoises, qui selon le ministère du Commerce étaient impliquées dans l’affaire du ballon espion, à leur liste noire. “Il s’agit d’une nouvelle mesure prise par l’administration Biden pour restreindre les exportations de technologies occidentales que la Chine pourrait utiliser pour améliorer ses capacités militaires.”