Le corps retrouvé jeudi à Argol est bien celui d’Héléna Cluyou [Vidéo] – La disparition d’Héléna Cluyou à Brest
Le corps calciné découvert jeudi à Argol (29) est celui d’Héléna Cluyou, a déclaré Camille Miansoni, procureur de la République de Brest, lors d’une conférence de presse organisée ce samedi matin au tribunal. « On sait que le corps a été brûlé après le décès. Mais l’autopsie réalisée ce vendredi n’a pas permis de déterminer avec précision la cause du décès », a-t-il ajouté.
Tout espoir n’est pas perdu pour autant. « Si le corps était calciné à l’extérieur, certains organes ont pu être préservés. Des prélèvements ont été effectués, afin que des analyses complémentaires d’anatomie mais aussi génétiques puissent être réalisées dans le but de déterminer la cause du décès », a indiqué le magistrat en estimant que les résultats ne seront pas connus « avant plusieurs jours, voire plusieurs semaines ».
Le suspect s’est déplacé à Locmaria-Plouzané dès dimanche
Entouré du commissaire général Pascal Gontier, directeur zonal adjoint de la police judiciaire Ouest, et de Frédéric Le Bihan, chef de service de la PJ de Brest et Quimper, le procureur a détaillé quelques éléments recueillis au cours de l’enquête. Si la chronologie des faits reste parcellaire, il est avéré que le dimanche 29 janvier 2023, après la dernière image de la victime à 6 h 44, le suspect se trouvait au même endroit. Les investigations menées par la police judiciaire ont permis d’établir qu’immédiatement après, il s’est déplacé dans le secteur de Plouzané et Locmaria-Plouzané, où son téléphone a activé des relais entre 7 h 12 et 8 h 28.
Par ailleurs, les prélèvements effectués sur le véhicule retrouvé incendié dans le quartier de Pontanézen, à Brest, attestent que le corps d’Héléna Cluyou a séjourné dans le coffre du suspect.
Autre certitude : le jeudi 2 février 2023, le suspect s’est déplacé très tôt le matin, quittant son domicile aux environs de 5 h 50, pour se rendre dans le secteur de l’Aulne maritime. L’exploitation de la téléphonie du suspect a permis de localiser sa présence à L’Hôpital-Camfrout, Pont-de-Buis, Rosnoën et Dinéault. « On a pu établir qu’à 6 h 16, il s’est arrêté à la station-service du Super U du Faou, où il a acheté 4 l d’essence », précise le procureur. « Il reviendra un temps sur Brest, vers 8 h 30, avant de repartir dans le même secteur, où son téléphone borne à 9 h 06 », a précisé le chef de la PJ finistérienne.
L’extraction de données de géolocalisation d’un téléphone du suspect retrouvé dans sa voiture incendiée à Pontanézen a également permis de cibler plusieurs endroits où Sylvain L. s’était déjà rendu dans le passé, entre 2019 et 2022, dans le secteur de l’Aulne maritime. Ce travail de traçage des déplacements du suspect a permis de déterminer un secteur sur lequel se sont concentrées les recherches jeudi dernier, qui ont abouti à la découverte du corps d’Héléna en forêt d’Argol.
« Aucune complicité établie »
« Il reste beaucoup de zones d’ombre. Beaucoup de choses restent à déterminer, notamment ce que le corps a subi précisément, et où ce corps a été conservé entre le dimanche et le jeudi », précise le procureur, qui semble invalider définitivement la thèse de l’accident. « L’explication de l’accident laisse à penser que le suspect apportait une explication à ce qu’il avait fait. Qu’il s’agissait d’un acte involontaire ».
« À ce jour, aucun élément ne permet d’établir un lien de connaissance entre la victime et le suspect », a, par ailleurs, assuré Camille Miansoni, qui se dit également incapable d’affirmer que Sylvain L. ait pu bénéficier d’une complicité dans quelque acte que ce soit.
Pour l’heure, l’enquête confiée à la police judiciaire continue d’être menée en flagrance. « En fonction des nouveaux éléments, nous apprécierons si l’ouverture d’une information judiciaire paraît plus adaptée pour poursuivre les investigations », indique le représentant du parquet.
Si le suspect était « socialement et professionnellement inséré, et avec un casier judiciaire vierge », il avait été inquiété en 2017, dans une autre région, pour une procédure de harcèlement sexuel. Mais faute d’éléments suffisants, cette affaire avait été classée sans suite.