One Ocean Summit à Brest : quel bilan, un an après ? – Bretagne



Il y a un an, le One Ocean Summit, sommet mondial pour les mers et océans, se concluait à Brest, après trois jours de colloque. Trois jours durant lesquels une quarantaine d’États ont côtoyé organisations intergouvernementales, représentants de la communauté maritime et organisations non gouvernementales (ONG). Trois jours conclus sur les treize engagements de Brest, dédiés à la protection des océans. Un an après, où en est-on ? Le One Ocean Summit a-t-il créé la vague espérée ?

« Un réveil important »

« Brest a été le début d’une année importante, un réveil important où la France a montré son leadership. C’était assez magique ». Pour Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur pour les pôles et les enjeux maritimes et représentant de l’évènement, Brest a su replacer les océans au centre des préoccupations. Bien que le bilan du sommet reste difficile à estimer, selon lui, certaines mesures sont à signaler. Emmanuel Macron avait appelé l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à interdire la subvention de la pêche illégale. Le 17 juin 2022, les 164 membres de l’organisation sont parvenus à un accord. L’autre fierté, pour Olivier Poivre d’Arvor, concerne la Coalition de la haute ambition pour la nature et les peuples. Son but : protéger 30 % des terres et des mers d’ici 2030. Avant le sommet de Brest, une cinquantaine d’États s’étaient fédérés autour de cette coalition et ils étaient 84, le 11 février 2022. Un an plus tard, ils sont 116 : « Brest a été un accélérateur dans cette démarche », souligne-t-il. La France s’était d’ailleurs félicitée d’avoir dépassé ce seuil de 30 % d’aires maritimes protégées (AMP).

« Une grosse opération marketing »

Pour Claire Nouvian, directrice générale et fondatrice de Bloom, association dévouée à la préservation des océans, le One Ocean Summit n’a été que le début d’une « grosse opération marketing, un greenwashing sans nom ». L’écologiste critique, notamment, la notion française d’AMP. Elle dénonce une « imposture » car la France ne suit pas la définition donnée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Selon cette dernière, une aire protégée exclut toute activité industrielle, dont la pêche en abondance. Seuls les navires de moins de douze mètres y sont autorisés. Les AMP françaises ne sont pas concernées par ces restrictions. Chaque aire est soumise à ses propres décrets. Il est donc possible pour les navires de procéder à un chalutage de fond, considéré comme la pire technique de pêche, selon de nombreuses associations.

Leurs chercheurs ont découvert que la pêche industrielle passe 47 % de son temps à pêcher dans les aires maritimes protégées. Une aberration écologique pour Claire Nouvian, qui gardera un souvenir amer du sommet des océans.

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