Une plainte déposée après qu’un sénateur accuse LFI de transformer l’Assemblée « en camp de gitans »

Le président du parti centriste UDI, le sénateur Hervé Marseille, a accusé mercredi 9 février les « insoumis » de transformer l’Assemblée nationale « en camp de gitans » pour s’opposer à la réforme des retraites, suscitant des réactions outrées qui l’ont conduit à regretter son « imprudence verbale ».

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Ce jeudi, l’Association des gens du voyage (ANGVC) a annoncé porter plainte pour injure raciste et faire un signalement à l’Arcom. « Ce sont des propos à caractère discriminatoire, aussi anecdotiques qu’ils puissent paraître ils sont graves et malheureusement habituels dans la sphère politique, fustige auprès du « Parisien » William Acker, délégué général de l’ANGVC (association nationale des gens du voyage citoyens). On a affaire à un anti-tsiganisme décomplexé et quotidien. »

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« Ce n’est pas les Saintes-Maries-de-la-mer »

« L’image que donne en particulier LFI, est absolument effrayante », a affirmé à Radio J le sénateur, qui dirige cette Union des démocrates et indépendants (UDI) créée en 2012 par Jean-Louis Borloo. « Transformer l’Assemblée nationale en camp de gitans… Ce n’est pas les Saintes-Maries-de-la-mer ! », a-t-il lancé.

Ces déclarations ont suscité des réactions offusquées des « insoumis » : « Avec du racisme en plus ? La honte », a réagi sur Twitter le coordinateur de LFI Manuel Bompard. « Ce mépris raciste doit être condamné unanimement… Cette violence verbale doit cesser », a renchéri le député Alexis Corbière.

Des propos « offensants » et qui « alimentent la haine »

Les nombreuses réactions ont obligé Hervé Marseille à publier une mise au point sur Twitter. « J’ai sûrement fait preuve d’imprudence verbale et je n’ai voulu évidemment blesser personne. Je regrette cette situation », a-t-il déclaré. Le sénateur a de nouveau mis en cause les élus de La France insoumise, qu’il a accusés de faire une instrumentalisation « nauséeuse » de ses propos.

Un peu plus tôt, sur Radio J, il avait accusé LFI d’empêcher que le débat sur la réforme des retraites se déroule dans de bonnes conditions. « Quand on voit ces invectives permanentes, qu’on ne peut plus échanger, qu’on interrompt tout le monde… », a déploré le sénateur des Hauts-de-Seine, qui fait partie de la majorité de droite au Sénat qui a approuvé à quatre reprises le relèvement de l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans.

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« Que la rue s’exprime, oui. Qu’on en tienne compte, oui. Mais il faut arrêter de donner ce spectacle et de dégrader cette République », a-t-il insisté. « L’Assemblée, c’est la République : il y a des institutions, il y a une constitution, il y a des gens qui sont élus pour échanger et, à un moment donné, voter », a-t-il souligné. « Je suis très inquiet de la façon dont notre République se dégrade », a ajouté Hervé Marseille, qui a pris la présidence de l’UDI à la fin de l’année dernière.

Dans un communiqué en fin de journée, SOS Racisme a condamné « fermement » les propos du sénateur « tenus sur Radio J, qui sont non seulement offensants, mais (qui) alimentent également la haine envers des groupes stigmatisés ». Ils « relèvent d’un anti-tsiganisme qui va à l’encontre de ce que nous sommes en droit d’attendre de tout citoyen, et encore plus d’un président de parti, qui plus est sénateur », a ajouté l’association.

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