Trois jours après le double séisme, la colère monte en Turquie
“Le chaos des secours vire au cauchemar”, titre à sa une ce 9 février le quotidien d’opposition de droite Yeniçag, trois jours après le double séisme qui a ravagé le sud-est de la Turquie. “En plus du manque de véhicules et de personnel de secours dans la zone, la désorganisation retarde les opérations de sauvetage”, estime le journal, alors que, soixante-douze heures après la catastrophe, des survivants continuent d’être sauvés des décombres.
En première page, Yeniçag aborde également la question des réseaux sociaux et surtout de Twitter, bloqué mercredi 8 février par les autorités turques. La veille, le président Erdogan, qui a décrété l’état d’urgence dans la zone, prévenait : “Le temps n’est pas à la polémique, ceux qui diffusent de fausses nouvelles et tentent de monter les gens les uns contre les autres doivent savoir que nous les avons dans le viseur.”
De nombreux Turcs laissaient entendre leur colère sur Twitter ou partagent des vidéos déchirantes de familles appelant à l’aide pour secourir leurs proches. Le réseau social est même utilisé par des victimes coincées sous les gravats.
En bas de page, le quotidien s’indigne des propos du président turc, qui, comme il le fait régulièrement lors des catastrophes, s’en remet au “destin”. “Ce sont les plans du destin”, a ainsi déclaré le chef de l’État le 8 février lors d’une visite dans la ville de Kahramanmaras. Une façon, selon l’opposition, de s’en remettre à la fatalité et à la religion pour évacuer sa propre responsabilité.