les «deux-roues» posent un sérieux problème – Aujourd’hui le Maroc
Impliqués dans pas moins de 70.000 accidents provoquant 1.400 morts
Motos.
Alors que le pays s’apprête à célébrer la journée de la sécurité routière, il semble que «les deux-roues» commencent à poser un sérieux problème. Les victimes se comptent par centaines et les accidents impliquant les motos par dizaines de milliers. Les détails.
Si les véhicules provoquent souvent des accidents spectaculaires avec des bilans assez lourds, les statistiques montrent que les motocycles ont une part non négligeable dans la guerre des routes qui sévit actuellement. Les chiffres sont édifiants. Le ministre du transport et de la logistique, Mohamed Abdeljalil, qui répondait à une question orale à la Chambre des représentants, a rappelé le nombre des victimes et accidents impliquant les deux-roues. Ainsi, l’année 2021 a connu pas moins de 70.000 accidents et 1.400 morts dans des accidents de la route impliquant les motos. La situation devient encore plus compliquée avec l’entrée en jeu des triporteurs. Ces derniers ont été impliqués dans quelque 3.000 accidents au cours de la même année provoquant 80 morts. Ces engins sont utilisés dans le transport des personnes dans certains quartiers périphériques ou régions reculées alors que leur usage est strictement réservé au transport des marchandises. Il faut dire que le Maroc a pu effectuer des progrès concernant la réduction du nombre des victimes au cours des dernières années mais les responsables constatent que la courbe des accidents avec l’implication des motos suit un chemin inverse.
L’exception motocyclistes
Fin 2022, le ministre du transport et de la logistique avait présidé à Rabat les travaux de la septième session du conseil d’administration de l’Agence nationale de la sécurité routière (Narsa), dont l’ordre du jour portait sur la présentation du projet de programme d’action de l’agence et de son budget au titre de l’année 2023. Par rapport à l’axe sécurité routière, le ministre a souligné que l’analyse des données statistiques des accidents corporels de la circulation pour l’année 2021 en comparaison avec l’année 2015 –année de référence- montre que l’indicateur de mortalité selon les catégories évolue dans un sens positif, à l’exception de l’indicateur des motocyclistes qui nécessite la prise d’un ensemble de mesures à même de protéger cette catégorie d’usagers de la route. Les statistiques provisoires pour les dix premiers mois de l’année 2022 montrent également une tendance baissière positive en termes de tués et de blessés graves et légers. Le nombre de tués et de blessés graves a diminué respectivement de 9,8% au niveau du taux de décès et de 18% par rapport à la même période de l’année 2015. Au cours de cette réunion, le programme d’action de l’agence pour l’année 2023 a été arrêté et son budget approuvé. Ainsi 928.620.640 dirhams ont été alloués au budget d’investissement comme crédits de paiement, 287.041.809 dirhams comme crédits d’engagement et 676.780.000 dirhams pour le budget de fonctionnement.
Plan d’action
Le Maroc avait fait le choix de créer une agence, à savoir l’Agence nationale de la sécurité routière (Narsa) pour coordonner les efforts de lutte contre l’insécurité routière. Décembre dernier coïncidait, en effet, avec la fin de la troisième année après la création de la Narsa, une période transitoire qui lui a permis de mettre en place ses structures administratives aux niveaux central et territorial et de réaliser un ensemble de programmes et de projets liés à l’amélioration de la sécurité routière et de la qualité des services rendus aux usagers. Pour 2023, l’Agence vient de présenter un nouveau plan d’action. Ce dernier vise à améliorer la sécurité routière et la qualité des services rendus aux usagers et aux professionnels. En matière de sécurité routière, la Narsa prévoit une mise à niveau du système d’examen d’obtention du permis de conduire. Rappelons que l’année dernière, l’Agence avait annoncé de profonds changements dans le processus du déroulement et de l’obtention du permis de conduire. Pour le volet théorique, la «banque» de questions atteindra 1.000 au lieu des 600 actuellement. Quant aux épreuves pratiques, la Narsa avait indiqué qu’elles seront effectuées à l’aide d’un véhicule intelligent qui interagit avec son environnement. Il faut rappeler à ce sujet qu’un accord de partenariat de coopération avait été signé en juin 2021 entre la Narsa et l’Université Mohammed VI polytechnique de Benguerir en vue de digitaliser les épreuves pratiques pour l’obtention des permis de conduire.
Education
Dans son nouveau plan d’action, l’Agence a prévu l’intégration de l’éducation routière dans les programmes scolaires et activités parascolaires au profit des enfants et des jeunes et la poursuite de la mise en œuvre du plan national de contrôle routier 2022-2024. Pour améliorer la sécurité des véhicules et des infrastructures, l’Agence procèdera à la poursuite de la mise en œuvre du programme de renouvellement du parc de transport routier. Celle-ci a aussi prévu la mise en œuvre d’un nouveau programme « Motos et cyclomoteurs sûrs » qui vise à renforcer la sécurité des cyclomoteurs. Parmi les autres actions prévues figure la poursuite de l’exécution du programme spécial des aménagements de sécurité routière (PSAS) dans les zones d’accumulation des accidents de la circulation et du programme « Safe School» visant la sécurisation des abords des établissements scolaires. La Narsa va créer de nouveaux postes de secours de proximité pour améliorer le délai d’intervention à proximité des sections routières classées à haut risque. Elle procédera également à la modernisation de l’Observatoire national de la sécurité routière afin de mieux collecter, traiter et analyser les données des accidents.
Réforme
Pour atteindre les objectifs de la Stratégie nationale en matière de sécurité routière, une réforme du cadre juridique est annoncée. Dans ce sens, la tutelle affirme qu’un travail est actuellement mené pour l’actualisation de l’arsenal juridique et réglementaire pour faire face aux obstacles relevés ces dernières années en matière d’application du Code de la route. Le chantier de réformes concerne notamment la mise à niveau du système d’examen d’obtention du permis de conduire, la formation qualifiante et continue des conducteurs professionnels, le renforcement du contrôle automatisé des infractions routières et la réglementation de l’usage des trottinettes électriques et l’intégration des nouvelles technologies dans certains types de véhicules. Il faut préciser que la Stratégie nationale de sécurité routière 2017-2026 est à mi-chemin.
Les responsables disent qu’une évaluation des cinq premières années de la stratégie s’impose en vue d’élaborer un plan d’action quinquennal.
Les chiffres clés
Bilan
Les accidents de la circulation font annuellement, en moyenne, près de 3.500 décès et 12.000 blessés graves, soit une moyenne de 10 tués et 33 blessés graves par jour.
Hausse
Au total, 78.130 accidents corporels de circulation ont été enregistrés en 2021 contre 58.785 en 2020, soit une hausse de plus de 33%.
Victimes
La hausse des accidents s’est répercutée en 2021 sur le bilan des blessés graves (3.856) et légers (101.167), soit un bond de plus de 40%.
Causes
Ces accidents sont dus principalement à l’inadvertance des conducteurs, à savoir l’excès de vitesse, le changement de direction non autorisé, le non-respect du stop et des feux de signalisation, la circulation en sens interdit, la conduite en état d’ivresse…
Radars
L’opération Radars Fixes a été lancée, avec comme ambition la mise en service progressive de plus de 550 radars (nouvelle génération) dans les différentes régions du Royaume

C’est le titre de la boite
Permis de conduire
Examen. L’année 2023 sera l’année des grands changements pour l’obtention du permis de conduire. Il s’agit notamment de l’introduction d’un simulateur de conduite dans l’examen pratique pour l’obtention du permis. Le département du transport a fait ce choix pour dématérialiser encore plus le processus d’obtention du permis. L’introduction des simulateurs de conduite se fera dès la nouvelle année mais elle sera généralisée d’une manière progressive avec l’objectif affiché de garantir une évaluation objective et transparente des habilités de chaque candidat. La plus grande nouveauté sera le lancement dans les prochains mois d’un permis de conduire 100% digital. Les responsables laissent entendre toutefois que ce nouveau permis digitalisé ne sera pas accessible à tout le monde. Seules des catégories de fonctionnaires ainsi que les professionnels concernés pourront obtenir ce nouveau document qui offre une multitude de nouveaux services. Il est question, en outre, de la mise en place dans les salles d’examen à travers le pays d’une caméra individuelle pour chaque candidat afin de rendre le processus d’obtention du permis encore plus transparent.

C’est le titre de la boite
Mutation des véhicules
Plate-forme.
Narsa a lancé un nouveau portail de mutation des véhicules qui vient s’ajouter au bouquet des e-services destinés aux usagers et au grand public. Ce nouveau portail permet de faciliter la démarche de vente et d’achat des véhicules immatriculés au Maroc de manière sécurisée et fluide, tout en garantissant les droits du vendeur et de l’acheteur. Environ 700.000 opérations de mutation des véhicules sont enregistrées par an. Selon les responsables, le nouveau portail dispose de nombreux avantages aussi bien pour le vendeur que pour l’acheteur. Le portail offre également d’autres avantages liés à la simplicité, à l’accessibilité et à l’accélération du délai de traitement des mutations des véhicules pour pouvoir délivrer la carte grise dans les meilleurs délais possibles.
Verbatim

«Les statistiques provisoires des onze premiers mois de l’année 2022 font ressortir une baisse de 10,5% du nombre des tués et des blessés graves (-17,9%) par rapport à la même période de 2015. Ces résultats encourageants demeurent insuffisants».

«Le législateur marocain a pris l’initiative d’intervenir et de rassembler les différents textes juridiques relatifs à la circulation des véhicules sur les routes, et a édicté un code de la route qui constitue une référence juridique».

du ministère public
«Les accidents de la circulation coûtent au Maroc environ 2,5% du produit intérieur brut (PIB), soit environ 17 milliards de dirhams annuels».