Il est interdit de copier les sacs Birkin d’Hermès en NFT, juge un tribunal new-yorkais
Dans l’une des “premières affaires portant sur le nouvel univers techno-artistique des jetons non fongibles, les NFT”, le virtuel a dû céder le pas au réel du droit des marques, relève The Guardian. Mercredi 8 février, un tribunal new-yorkais a jugé qu’un créateur d’images numériques “avait enfreint les droits de la marque” Hermès en vendant au format NFT des images du sac Birkin si emblématique de la maison de mode française.
La collection MetaBirkin présentait des “versions non autorisées” des sacs de la marque, selon le jugement. “Recouverts de fourrure”, ils ont été vendus par Mason Rothschild “pour un total de plus de 1 million de dollars” au format NFT. De quoi “semer la confusion chez les consommateurs”, explique le quotidien britannique. À l’unité et dans le monde physique, le sac Birkin en cuir d’Hermès “est généralement vendu des dizaines de milliers de dollars”.
La marque de luxe a obtenu 130 000 dollars de dommages et intérêts pour contrefaçon, dilution de marque et cybersquatting en recourant au nom de domaine metabirkins.com (toujours en ligne au lendemain du verdict). La justice a considéré qu’il s’agissait d’une utilisation “de mauvaise foi de la marque d’une autre société”. Surtout, le tribunal new-yorkais n’a pas accordé à ces NFT le statut de création artistique “protégée par le premier amendement”.
Andy Warhol en défense
Mason Rothschild avait en effet comparé sa création “à la représentation par Andy Warhol des boîtes de soupe Campbell dans ses célèbres sérigraphies de la culture pop” et expliqué que ses sacs en fourrure arc-en-ciel ou munis d’un bonnet de Père Noël “étaient un commentaire absurde sur les excès du monde de la mode”. À l’issue du verdict, son avocat a déclaré :
“C’est un jour terrible pour les artistes et le premier amendement.”
“L’affaire était suivie de près”, rappelle le quotidien britannique, puisqu’elle devrait permettre de “clarifier la façon dont les droits des marques s’appliquent à l’univers des NFT, ces jetons uniques sur la blockchain qui sont la plupart du temps utilisés pour vérifier la propriété de l’art numérique.”